Emilie Voiron

J’ai été contactée par  une femme de 42 ans qui travaillait depuis 10 ans dans une agence de communication. Elle s’était sentie mise au placard après l’arrivée d’un nouveau directeur. Je l’ai assistée pendant des mois de tensions pour éviter que son surmenage ne la conduise à la faute professionnelle. Elle a été placée en arrêt maladie. Nous avons déclenché un droit d’alerte pour la protéger et faire constater le harcèlement moral dont elle avait été victime.

Pour moi le droit d’être défendu et entendu est une liberté fondamentale. On est rarement capable de bien se défendre soi-même. Je considère que nous avons tous besoin, à un moment de la vie, que quelqu’un porte votre voix et votre vérité. L’avocat doit construire une défense à partir de la parole du client. Ce métier est intéressant car il n’est pas uniquement basé sur l’empathie mais sur l’écoute et la prise de décision.

Comme tous les métiers celui des avocats est guidé par des évolutions technologiques. Je ne sais pas si un logiciel pourra remplacer l’avocat. Cependant mais j’aime l’idée que l’intelligence artificielle puisse nous aider à mieux collecter des informations et s’occuper des tâches répétitives. L’avocat pourra se concentrer sur la personne humaine plutôt que sur le tri des informations ou la rédaction de documents formels. L’intelligence artificielle nous permettra sans doute de revenir à l’essence de métier : la défense et le conseil.

J’ai eu l’occasion de côtoyer d’autres systèmes judiciaires au travers de rencontres et de formations de l’association Avocats sans Frontières. Cela me permet de rester connectée avec mes valeurs.

J’aurais sans doute été journaliste pour exercer mon esprit de contradiction et m’attacher à dénoncer les injustices.